BEAUTÉ ET RESPECT DE LA BIODIVERSITÉ, DE NOUVELLES EXIGENCES DES CONSOMMATEURS

Source: istock - PeopleImages



Le 19 juin 2018, l’UEBT* (Union for Ethical Biotrade) célébrait la dixième année de l'étude annuelle dédiée à la sensibilisation du public à la biodiversité et au « sourcing » responsable des ingrédients naturels. 


Menée dans 16 pays différents depuis sa création en 2009, cette étude, réalisée sous la tutelle de l'UEBT, a permis de sensibiliser les organisations et les entreprises du monde entier. Les conclusions du dernier Baromètre de la Biodiversité, conduit au printemps 2018 auprès de 5000 consommateurs dans cinq pays, sont sans appel : l’attention portée à la biodiversité est en hausse. Il en va de même pour la compréhension du terme et de ses enjeux de la part de consommateurs toujours plus en demande de preuves, de transparence et d’actions concrètes.

Les consommateurs de plus en plus impliqués personnellement

Avec 80% de réponses positives à la question « est-il important pour vous de contribuer personnellement à la préservation de la biodiversité », la protection de la biodiversité fait ainsi consensus. Phénomène important, la notoriété de la biodiversité est en croissance depuis 2009, notamment auprès des couches sociales les plus basses (+13 points), celui des jeunes (+19 points),faisant désormais du problème un sujet mainstream. 

Le respect de la biodiversité est également fondamentalement relié à une notion de bien-être, 80% sont d'accord pour dire que "La biodiversité dans la nature contribue à mon bien-être et à ma qualité de vie". 



Une attente clé: le facteur humain

En 2009, nous faisions déjà echo dans ce blog de l'importance de la conservation de la biodiversité, "de la diversité de la faune et la flore qui font les richesses de nos écosystèmes", menacée aujourd'hui par les abus de notre société.

Un équilibre fragile pour qui l’impact de la main humaine est plus que jamais un danger - mais pas que. 
Shuttersock - Niphon Kai 
L’enjeu de l’accès aux ressources naturelles désigne deux choses : un « sourcing » éthique de la part de l’industrie, qui accède aux ressources naturelles sans les épuiser et sans abîmer l’écosystème qui les entoure. D’autre part, il s’agit de ne pas détruire, piller ou dupliquer un savoir-faire souvent traditionnel et local. Un double-enjeu donc dans les précautions à prendre auprès d’un écosystème qui n’est pas seulement environnemental mais aussi humain, et qui touche souvent de manière directe des pays dits en voie de développement.

« Alors que, paradoxalement, elle est menacée, la Nature inspire la cosmétique par sa beauté et son hédonisme » observe Leïla Rochet. « Ne pas la détériorer et préserver l'éthique humaine tout au long de la chaine sont aujourd’hui au cœur des préoccupations des consommateurs. » 

Paroles et actions : le facteur « walk the talk »

Dans notre société contemporaine, consciente des dégâts infligés à son environnement, et avec un accès de plus en plus poussé à l’information, les consommateurs témoignent d'une nouvelle exigence auprès des marques. Eduqués désormais à identifier les techniques de « green-washing » qui font la part belle au marketing, ils attendent en plus des mots des actions concrètes de la part de l’industrie. D'autant plus que la confiance aujourd'hui n'est plus un acquis par le seul nom de la marque, mais doit être prouvée pour être accordée. Le baromètre de la Biodiversité révèle que seul 37% des personnes interrogées sont convaincus que les entreprises font attention à l'approvisionnement éthique de la biodiversité, un chiffre qui baisse jusqu'à 25% en France. Il est impératif pour les marques de regagner cette confiance alors que le consommateur devient plus avide de transparence et d'authenticité. 

Internet leur permet d’identifier rapidement la crédibilité d’une marque, mais aussi d’engager leur enthousiasme auprès de celles qui « do good » - font « du bien » à la planète au sens large. Pour devenir une "good brand" les marques doivent se comporter comme tel, au delà des paroles, elles doivent être transparentes dans leurs actes. Un cercle vertueux systémique qui désigne non seulement écologie et respect de l’environnement (process écologiques, recyclabilité), transparence (sur la liste et l'origine des ingrédients),  mais aussi un aspect éthique humain : respect des hommes avec des conditions de travail dignes, des salaires justes ou encore respect de la parité hommes/femmes et respect des animaux. 

La nouvelle humanisation collective : le facteur « me to we »

Ce « me to we » comme l'indique Anne Bahr Thompson, auteur de DO GOOD et  conférencière le 19 juin à Paris, est une transition vers un consommateur citoyen, exigeant des marques qu'elles enrichissent sa vie et fasse preuve d'éthique.  Du « je » au groupe, dans lequel le bénéfice fonctionnel du produit n'est plus suffisant. "Les consommateurs attendent des marques qu'elles prennent soin de lui, de ses valeurs et du monde au sens large du terme." expliquait Anne Bahr Thompson. Une notion de Do Good relié à la notion de bien-être personnel. 
Le "me to we"  s’observe en chiffres puisque 74% des interrogés disent que d'acheter des produits d'entreprises qui respectent les hommes et la biodiversité procure du bien-être ("Je me sens bien en achetant un produit qui respecte la biodiversité et les individus") et 79% estimant que « les marques ont une obligation morale de s’assurer qu’elles ont un impact positif sur les hommes et la biodiversité ». Plus éloquent encore l’impressionnant 57% des interrogés déclarant acheter des produits provenant de groupes qui respectent la biodiversité et les hommes.


Présentation du Baromètre UEBT par l'agence Cosmetics Inspiration & Creation

Un challenge et une opportunité pour les marques

L’industrie de la Beauté doit donc adresser ces nouvelles attentes. Un véritable challenge mais également une opportunité pour les marques de se positionner comme acteur du changement tant attendu et citoyen. Les réseaux sociaux sont aujourd'hui des outils uniques pour créer le lien et engager un consommateur à forte exigence éthique. Partager les efforts réalisés de façon authentique et transparente devient essentiel. 

L’émergence des marques de niche qui pratiquent le do good de A à Z, comme a pu l’observer l’agence Cosmetics Inspiration & Creation dans son dernier dossier Freedom Beauty - Inspiration from the US, est également un nouveau challenge pour les grands industriels.

Collaborateurs et partenaires de l’UEBT depuis 10 ans, l’agence Cosmetics Inspiration & Creation a de nouveau accompagné cette année l'UEBT dans la conception, l'interprétation et la création du site internet dédié aux résultats du Baromètre de la Biodiversité. Le site des résultats du Baromètre est en ligne: www.uebtbarometer.org


Pour en savoir plus, contactez l'agence Cosmetics Inspiration & Creation - contact@inspiration-creation.com
A découvrir également le nouveau dossier Freedom Beauty sur les innovations Beauté aux USA 


*UEBT (Union For Ethical BioTrade) est une association internationale dont le but est d’encourager et guider les sociétés dans l’approvisionnement éthique de la biodiversité (“Sourcing with Respect”). Les membres de l’association s’engagent à mettre en place des solutions pour s’assurer, graduellement, que leurs pratiques d’approvisionnement améliorent la préservation de la biodiversité, respectent les savoir-faire traditionnels et assurent le partage équitable des avantages et bénéfices tout au long de la chaîne d’approvisionnement

Le site internet : www.uebt.org

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le luxe et le Brésil, une histoire particulière

COMMENT LES "INDIES BRANDS" REDEFINISSENT LE PAYSAGE BEAUTÉ

Le rapport à la Beauté aux USA - 5 thématiques à suivre